lundi 16 novembre 2020
Rock 'n' roll et drogue : les dessous d’un mythe
Sex and drugs and rock and roll…
Dans ce tube sorti en 1977, Ian Dury s’évertuait à expliquer qu’il y avait là tout ce dont il avait besoin. Des décennies ont passé et pourtant une certaine aura est demeurée autour du mode de vie des rockstars, et l’évocation de la prise de joints est généralement évoquée par les intéressés de façon légère et amusée.
S’il est un sujet sur lequel il n’est pas facile de faire la part des choses, c’est bien celui‑ci.
Un sursaut de créativité
Soyons clairs : aurait-on eu des chansons d’une folle liberté comme Good vibrations des Beach Boys ou encore des albums lunaires comme ceux de la première période des Pink Floyd si la drogue n’avait pas été une complice de création ?
Certains estiment que oui, d’autres que non.
D’une certaine façon, l’époque était propice à une émancipation des codes. Ceux qui ont foi dans l’astrologie voudraient même croire que cette attirance vers la liberté était due à l’entrée dans l’ère du Verseau. D’autres estiment que les drogues ont été déterminantes. D’où la question : est-ce que sont les années 60 qui ont favorisé l’essor des substances hallucinogènes ou bien est ce que ces dernières ont « fait » les années 60 ?
Que l’on soit favorable ou non aux stupéfiants, force est de le reconnaître : un grand nombre d’artistes semblent avoir profité de leur consommation pour ouvrir ce que Jim Morrison des Doors a appelé les « portes de la perception ». Certains états de conscience supérieurs évoqués par les maîtres indiens ont été entrevus par les musiciens qui avaient taté de la marijuana et autres LSD.
Et pourtant… Plus dure a été la chute.
Un lourd tribut pour le rock
Dans le sillage du rock, on trouve une quantité effarante de destins brisés avant terme : Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Syd Barret des Pink Floyd, Keith Moon des Who, Kurt Cobain de Nirvana...
Et quand la mort a succédé à une overdose, on peut décemment imaginer la terreur de leurs derniers moments. En réalité, si l’on veut prendre le temps de s’y pencher, la liste des musiciens de rock disparus prématurément du fait d’une dépendance paraît interminable.
Il faudrait aussi évoquer les soucis liés à la dépendance aux drogues dures : Brian Jones des Rolling Stones n’était pas au rendez-vous de séances d’enregistrement majeures, il lui arrivait même de de ne pas être là lors d’un concert. De guerre lasse, les autres Stones ont fini par l’exclure du groupe en juin 1969. Il a été retrouvé mort quelques jours plus tard.
Pourtant, au milieu des années 70, Keith Richards cultivait lui-même une telle dépendance envers l’héroïne qu’il aurait été capable de jouer du couteau pour obtenir sa dose. Dès les années 80, les Stones, et avant Mick Jagger, ont pris leurs distance envers la drogue, et ce dernier a remplacé cette addiction par une pratique acharnée du sport.
Ce qui est d’ailleurs frappant, c’est que l’univers des junkies n’a jamais vraiment été dupe.
Dès 1968, dans le film More, Barbet Schroeder dépeint les moments de béatitude de Stefan et de sa compagne sur l’île d’Ibiza. Pourtant, il ne fait aucunement l’impasse sur l’addiction toujours plus tenace du même Stefan et qui l’amène à devoir aller toujours plus loin pour assouvir les désirs insatiables de la sirène à laquelle il a succombé. Et More, déjà à l’époque, semble suggérer que ce chemin n’aurait pour issue qu’une mort tragique et prématurée.
Une ascension rapide pour une descente fulgurante
Alors, oui, les drogues peuvent donner accès, de façon éphémère, à des états de béatitude hors norme.Toutefois, le prix à payer peut décemment sembler excessivement élevé.
Où se situe le problème ?
Dans un accès intense mais limité à des paradis artificiels généralement suivis de dérapages non contrôlé.
Un peu comme si un conducteur débutant voulait participer aux 24 heures du Mans, qu’il goûtait à la griserie de pointes à 290 kilomètres/heure pour mieux finir en bouillie quelques minutes plus tard.
Eh oui : grâce aux hallucinogènes, les états de conscience que certains sages indiens disent avoir atteint au bout d’une dizaine d’années de pratique sont soudainement accessibles, en un temps bref. Comme un flash de bonheur qui défie l’imagination.
Il est suivi de ce que l’on appelle couramment une « chute de trip ». Plus d’un consommateur de LSD a décrit les affres de cette plongée dans les abîmes, tout aussi incontrôlable que le moment de frénésie. Certains ont avoué avoir frôlé la folie. D’autres, moins chanceux, n’en sont pas sortis.
Pas de bol pour eux.
Alors, faut-il s’abandonner au chant des sirène des acides et autres substances si l’on est musicien et que l’on manque d’inspiration ? Il semble que la sagesse conseillerait plutôt de pratiquer des méthodes « drug-free » d’épanouissement spirituel, de pratiquer un mode de vie sain et de trouver le nirvana musical dans la création collective de morceaux inoubliables…
LSD
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