Comment le consomme-t-on ?
Le cannabis peut être fumé sous forme de cigarette (joint), mais peut aussi être fumé dans une pipe à sec ou dans une pipe à eau appelée un « bong » ou « bang ». Moins souvent, il est mélangé à de la nourriture ou infusé, comme du thé. On l’appelle alors un « comestible », ou encore un « edible ». Ce sujet est traité ultérieurement dans ce livret. Parfois, les consommateurs ouvrent des cigares et en retirent le tabac pour le remplacer par de l’herbe. Ils appellent cela un « blunt ». Parfois, les joints et les blunts sont mélangés à d’autres drogues plus puissantes, comme le crack ou la poudre d’ange (phencyclidine, ou PCP : un hallucinogène puissant, connu pour créer des comportements violents et des réactions physiques comme des crises cardiaques, un coma et même la mort).
Quand une personne fume un joint ou une pipe, elle en ressent généralement l’effet en quelques minutes.
Le cannabis est un mélange de feuilles séchées, de tiges, de fleurs et de graines provenant du chanvre. Il est généralement de couleur verte, marron ou grise.
Le haschich est une résine ocre, brune ou noire qui est séchée et pressée sous forme de barre, de bâtonnet ou de boulette. Lorsque le cannabis et le haschich sont fumés, ils ont une odeur douceâtre très particulière.
Les sensations immédiates – accélération du rythme cardiaque, perte de coordination et d’équilibre, sensation d’irréalité « comme dans un rêve » – atteignent leur paroxysme dans les 30 premières minutes. Ces effets à court terme disparaissent généralement en deux ou trois heures, mais ils peuvent durer plus longtemps, selon la quantité absorbée, la puissance du THC et la présence d’autres drogues dans le mélange.
Le consommateur moyen inhale plus de fumée et la conserve plus longtemps que celle d’une cigarette ; un joint crée donc un effet dévastateur sur ses poumons. À part les maux de gorge et de poitrine, il a été démontré qu’un joint est aussi cancérigène que la fumée de 5 cigarettes.
Les conséquences psychologiques du cannabis sont également graves. Les consommateurs de cannabis ont une mémoire et des aptitudes mentales moins bonnes que ceux qui n’en prennent pas.
Des études récentes effectuées auprès de jeunes adultes fumeurs de cannabis ont révélé que leur cerveau présentait des anomalies qui affectaient leurs émotions, leur motivation et leur pouvoir de décision.
Dabbing
Le THC peut être extrait sous forme d’huile gluante ou de cire appelée « goo », qui est alors fumée ou plus communément vaporisée. Cette huile gluante peut être raffinée pour former une substance dure similaire au verre appelée du « shatter ».
Cette forme concentrée de cannabis est chauffée rapidement sur une surface très chaude, vaporisée, puis inhalée à l’aide d’une pipe à eau un peu spéciale appelée « dab rig » ou « oil rig ». Ce procédé s’appelle dabbing.
Les effets du dabbing
Quand une personne inhale et qu’elle avale la fumée (ce qui s’appelle « hit ») concentrée par le procédé de dabbing, les effets physiques et mentaux qui se produisent en fumant du cannabis sont intensifiés.
La teneur en THC d’un dab (forme très concentrée de cannabis obtenue par procédé de dabbing) varie entre 60 % et 90 %.
Les concentrés de cannabis sont si nouveaux sur le marché que leurs effets nocifs n’ont pas été étudiés. Toutefois, des médecins et des spécialistes des addictions ont observé que les dommages psychiques créés par le cannabis étaient amplifiés quand le cannabis était concentré.
Des consommateurs ont dit que cette forme de cannabis pouvait créer des crises psychotiques, des hallucinations (voir et entendre des choses qui ne sont pas là), et d’avoir des sensations comme des insectes rampant sous la peau.
Comme ces concentrés sont très puissants, les équipes de secours d’urgence ont dû être appelées de nombreuses fois à cause d’overdoses de cannabis.
Mooking
Fumer avec un bong un mélange de tabac et de cannabis (appelé joint, pétard, spliff, buzz, ou mooking aux USA) semble devenir une mode.
Le tabac et le cannabis agissent tous deux sur le système nerveux, affectant à la fois l’esprit et le corps. Certains de ces effets sont permanents. Le fait de fumer est connu pour causer des maladies pulmonaires en phase terminale qui nécessitent un tube à oxygène 24 heures par jour. Quand cela se produit, la personne n’est plus à même de mener une activité normale. Elle ne peut plus effectuer d’actions simples telles que marcher de sa chambre aux toilettes, par manque de souffle.
J’ai atterri dans un hôpital psychiatrique parce qu’en 10 jours, je n’avais dormi que de 10 à 15 heures en tout.
Comestibles (edibles)
On peut mélanger du cannabis ou de l’huile de haschich avec de la nourriture ou des boissons, et on l’appelle alors généralement un « comestible », « edible » ou « medible ». Les brownies, les biscuits, les bonbons, les sodas et le thé sont parmi les plus populaires.
Quand une personne fume du cannabis, elle en ressent les effets immédiatement. Quand une personne mange de la nourriture ou boit un liquide dans lesquels du cannabis a été mélangé, la digestion peut prendre entre 30 et 45 minutes, et donc, il faut plus de temps à la drogue pour commencer à agir. En d’autres mots, la personne ne ressent pas les effets immédiatement. Pour cette raison, les gens en consomment souvent plus. Quand les effets surviennent finalement, les risques d’être extrêmement intoxiqué et même de vivre un épisode psychotique sont considérablement accrus.
La quantité de cannabis dans les comestibles peut varier considérablement, et la quantité de THC peut être si grande que des gens ont mentionné avoir vécu une expérience de paranoïa et d’anxiété à la limite du comportement psychotique.
Voici quelques cas importants rattachés aux comestibles : Un journaliste du New York Times a mangé une barre de chocolat infusée au cannabis, après quoi il a passé environ huit heures recroquevillé dans un « état hallucinatoire ». Un adolescent du Colorado a mangé un bout de biscuit (1/6e de ce biscuit) infusé au cannabis. Après environ 30 à 60 minutes, ne ressentant rien, il a mangé le reste du biscuit. Quand la drogue a fait de l’effet, il a sauté d’un balcon situé au 4e étage, ce qui lui a coûté la vie.
Vaporisation
Pour vaporiser du cannabis, on met du cannabis brut ou de l’huile de THC dans un vaporisateur ou une e-cigarette. Bien que certains prétendent que la vaporisation est « plus saine » que de consommer du cannabis, les effets des vaporisateurs et des e-cigarettes n’ont pas fait l’objet de recherches approfondies.
Noms courants
Cannabis
- pot
- herbe
- weed
- chichon
- fumette
- foin
- huile
- ganja
- beuh
- astro turf
- sensi
- kif
- dope
- chanvre
- teuch
- moquette
- marie-jeanne
- résine
- savonnette
- pneu
- thé du Texas
Haschich
- chocolat
- hasch
- shit
Doses vendues
- meug : (ou bout, boulette), petit morceau d’un gramme
- barrette : (ou petit pochon) morceau moyen de 2 à 3 grammes de la forme d’une barrette
- zeudou : (verlan pour douze) 10 à 12 grammes, présentée dans une boîte d’allumettes
- savonnette : bloc, gros morceau de 240 à 400 grammes de résine de cannabis